Bio-techniques culturales


Cultiver en bio, notamment lorsqu'on propose du maraîchage diversifié est, les pros le savent et beaucoup d'amateurs s'en doutent, une gageure de tous les instants. Là où en conventionnel il suffit de quelques coups de sprays pour insuffler, au sein des tissus végétaux, une solution systémique foliaire ou racinaire, là, cette solution devenant impossible il faudra constamment jongler entre prédateurs et ravageurs afin de maintenir un équilibre vital et économique capable d'offrir une production qualitative et quantitative en accord, sinon en symbiose avec les êtres vivants peuplant les différents écosystèmes culturaux. Et, il y en a un paquets des organismes actifs pathogènes ou bienfaiteurs, parfois les deux d'ailleurs, suivant les périodes.

 

Depuis notre création en 2017 nous n'avons jamais voulu utiliser de systèmes de couvertures plastiques jetables, d'une durée de vie de quelles semaines à plusieurs mois maximum, pour des raisons principalement écologiques et morales. Néanmoins beaucoup de confrères les emploient et Biopop ne leur jette aucunement la pierre. Toutefois nous avons opté, cette année, début 2020 à l'heure de la rédaction de ces lignes, d'essayer des toiles de paillages pérennes, garantie 10 ans.

 

Comme l'explique très bien le fameux agriculteur canadien Jean Martin Fortier, surnommé par le journal Le Monde, le Pape du maraîchage bio, nous utilisons de vieilles bâches très prisées en espaces verts que l'on agrafe au sol, préalablement recouvert de copeaux de bois et d'engrais en bouchons, mélangés à des amendements humiques.

 

Nous espérons, avec cette technique assez demandeuse en matière organique fraîche arriver d'ici quelques années à mettre en pratiques les excellents travaux des groupes dits ''maraîchage en sols vivants''. 

 

Coté produits le plus simple à notre goût reste le traditionnel savon noir pour faire chuter et s’engluer les pucerons, mélangé à de l'eau de pluie pour éviter de bloquer les buses de pulvérisateur par des dépôts de calcaire.

Puis, les incontournables épandages de souffre aussi bien sous forme liquide qu'en poudre, une solution que les acariens détestent juste comme il faut.

 

Pour les tomates spécifiquement nous avons recours à des phéromones de confusion sexuelle, empêchant théoriquement les mâles de Tuta Absoluta de retrouver des femelles. Cela étant nous continuons la veille sanitaire plusieurs fois par semaine en ramassant puis en brûlant systématiquement les feuilles touchées par des galeries. Deux à trois fois par mois nous pulvérisons également, si nous voyons que la pression parasitaire est trop forte des bactéries de type Bacillus Thuringiensis en alternant entre les deux souches afin de ne pas créer de résistance.

 

Mais au final l'un des points cruciaux qui permet le plus intelligemment de se défendre des insectes phytophages comme des maladies phytosanitaires reste la méthode préventive : bon réglage des arrosages, aération fréquente des serres, vie du sol riche...